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Description
et principe des ouvrages sur le quatuor
Après s'être interrogé
dans l'Esthétique du quatuor sur la question des spécificités du
genre (Qu'est-ce qu'un quatuor ? Comment un quatuor est structuré, comment
il fonctionne ? Quel type de message il vise à transmettre ? Définition et
illustration du concept d'écriture "dialogique", caractéristique du quatuor,
qui se fonde sur l'interactivité des quatre voix aux sonorités homogènes et
aux possibilités équivalentes), l’auteur étudie l'Histoire du quatuor
de ses origines à nos jours, en insistant particulièrement
-
sur les compositeurs dont la contribution s'avère majeure tant
qualitativement que quantitativement (ex. Beethoven [700 pages], Bartók [230
pages], Chostakovitch [145 pages], etc.),
-
mais aussi sur des compositeurs de moindre notoriété et qui ont spécialement
brillé dans le domaine du quatuor (Zemlinsky [34 pages], Hindemith [60
pages], Milhaud [56 pages], Ernest Bloch [37 pages], Villa-Lobos [58
pages]), Britten [22 pages] sans parler de la période contemporaine (Carter
[40 pages] Ferneyhough [18 pages], Rihm [18 pages]. Certains de ceux qui
n'ont composé qu'un quatuor peuvent être soigneusement traités (Ravel 27
pages, Nono [22 pages], Dutilleux [19 pages], Crumb [7 pages].
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ouvrage. |
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et
sur certains compositeurs contemporains parfois tout à fait méconnus et qui
sont traités avec attention lorsque leur contribution apparaît significative
à l’auteur (pour
citer les pays anglophones, en Angleterre par exemple, Peter Maxwell Davies
[12 pages], Elisabeth Maconchy [10 pages], Benjamin Frankel [8 pages] ; aux
États-Unis Henry Cowell [5 pages], Rochberg [3 pages]), notamment lorsqu'ils
sont les auteurs de cycles important (Holmboe [8 pages], Weinberg [6 pages],
Rosenberg [4 pages]).
De manière générale, pour
tous les compositeurs dont la production de quatuors apparaît
qualitativement significative – qu'il s'agisse d'œuvres isolées ou de séries
– chacun des volumes de l'Histoire du quatuor, propose des
introductions qui traitent de l'esthétique, du style et du langage de ces
compositeurs avant une analyse plus ou moins détaillée de chacun leurs
quatuors et souvent de chacun des mouvements de ces quatuors (plan formel,
parcours expressif, commentaires émaillés d’exemples musicaux et
d’indications de minutages relevés à partir d’une version de référence de
l’œuvre accessible en CD. Ces commentaires qui sont le fruit des réflexions
d'un quartettiste, ont trait essentiellement à l'architecture des œuvres, à
leur forme, à leur structures mais aussi au matériau et son évolution ainsi
qu’à la conduite des parties. Ils s’intéressent aux « gestes »
compositionnels et etc. et ils visent à faire entrevoir un horizon de sens.
Cette étude du
quatuor, qui se veut une phénoménologie du genre, s’intéresse à ses
spécificités (Esthétique du quatuor) et à son histoire (trois volumes
de l’Histoire du quatuor). La partie historique se présente
comme une histoire de la musique (de 1750 à nos jours) à travers l’histoire
du quatuor. Á ce titre elle s’articule autour que quatre grands moments
de la pensée, Les Lumières, contexte de sa naissance, la
philosophie de Kant qui empreigne l’œuvre de Beethoven, la pensée de
Nietzsche qui influence les compositeurs de la modernité et Bartók, celle de
Heidegger enfin, contemporaine de l’apparition des avant-gardes des années
1950. Par la suite, la diversité des esthétiques épouse celle des pensées
éclatées de la fin de la modernité et de la postmodernité.
Les
ouvrages proposent, dans des chapitres spécifiques, des réflexions
esthétiques relatives aux concepts directeurs qui irriguent la production
des principaux compositeurs. C’est à partir d’elles que se développent
ensuite de manière détaillée des réflexions sur les œuvres elles-mêmes puis
des analyses mouvement par mouvement. Cette conception arborescente permet
plusieurs niveaux de lecture grâce à un système de caractères de tailles
différentes (dans les volumes 2 et 3 de l’Histoire) qui
peuvent répondre aussi bien aux préoccupations du mélomane éclairé
(considérations formelles et esthétiques) qu’à celles du spécialiste ou de
l’interprète (considérations sur le langage, les textures, le son, le
dialogue instrumental, etc.).
Panorama
du quatuor à cordes
Venant après l’Esthétique et les trois volumes de
l’Histoire, ce cinquième ouvrage sur le quatuor propose une synthèse des
quatre précédents en visant à faire découvrir ce genre à un plus large
public. |
Après s’être interrogé sur la nature des spécificités
du quatuor, ce livre parcourt l’histoire du quatuor depuis ses origines, au
milieu du XVIIIe siècle, jusqu’à nos jours. Il insiste particulièrement sur
les périodes charnières de son évolution, scandées en grands moments (la
naissance du genre à l’âge classique, son apogée avec Beethoven, son
renouveau au début du XXe siècle, sa mutation à partir des années 1950) et
met en valeur les principaux chefs-d’œuvre du répertoire.
Ainsi, au fil de l’histoire, en plus des quatuors
cités ou rapidement caractérisés, un grand nombre d’entre eux sont commentés
de manière plus substantielle : l’objectif est de fournir au
lecteur-auditeur des clefs d’écoute, de suggérer le contenu expressif des
œuvres, tout en mettant en évidence certains de leurs aspects formels et
esthétiques. Si toutes les œuvres mentionnées sont définies en relation avec
les styles et les courants musicaux, elles sont situées également en rapport
avec les mouvements des idées de la période qui les a vus naître. |
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Histoire du quatuor, ce livre est également une traversée de l’histoire de
la musique occidentale, vue sous l’angle d’un genre exigeant, continûment
pratiqué et prisé.
Télécharger le chapitre III,
Beethoven, l’apogée du genre
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Autre
publication sur le quatuor :
Guide
d’écoute des quatuors de Beethoven
Hormis les cinq volumes consacrés à l’étude
générale du quatuor (Esthétique, Histoire détaillée en trois volumes et
Panorama), Bernard
Fournier a conçu et rédigé Les Quatuors de Beethoven, programme et
guide d’écoute dans le cadre de l’intégrale chronologique des quatuors de
Beethoven donnée, pendant la saison 2004-2005, aux Fêtes musicales en
Touraine, à la Folle journée de Nantes et au Théâtre de Nîmes, sous l’égide
du CREA de Nantes.
Ce petit livre (55 pages) a été publié par MIRARE en
2005 et n’est pas disponible en librairie. Il peut être commandé sur le site
de l’Association Beethoven France (www.Beethoven-France.org),
dans la rubrique « Livres » de l’entrée « Boutique ».
Après une synthèse des
spécificités les plus emblématiques du style de Beethoven, on trouvera dans
ce guide un commentaire de chaque quatuor focalisé essentiellement sur le
contenu expressif et les attributs formels de l’œuvre concernée. Outre
l’éclairage donné aux différents opus, ce guide envisage chacune de ces
partitions, étudiées dans leur ordre chronologique de composition, comme un
maillon dans la chaîne des seize quatuors et la Grande Fugue et, à ce
titre, il met en évidence l’évolution – sans équivalent dans l’histoire du
genre – de l’écriture, de l’architecture et de l’esthétique des œuvres de ce
cycle qui parcourt virtuellement plus d’un siècle de l’évolution musicale
dans les 28 ans qui séparent l’Opus 18 n° 3 entrepris à
l’automne 1798 du 2e finale de l’Opus 130, dernière
mouvement composé par Beethoven à la fin de l’année 1826.
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Le Génie de
Beethoven |
Ce livre
résulte de toute une vie de relation étroite avec l’œuvre de Beethoven.
Sous le
choc de la découverte, à huit ans, de la 7e
Symphonie, lors d’un concert auquel mes parents m’avaient emmené au
Théâtre du Châtelet (Orchestre des concerts Colonne dirigé par Louis
Fourestier), je me suis vite mis à lire des ouvrages sur Beethoven en
commençant par la petite Vie de Beethoven de Romain Rolland. Et
surtout, depuis, je n’ai cessé chaque jour d’écouter des œuvres de Beethoven
et jouer celles qui m’étaient accessibles. Violoniste amateur, j’ai ainsi
joué souvent, depuis l’âge de vingt ans, avec des objectifs de concerts
toute la musique de chambre du compositeur qui fait intervenir mon
instrument. C’est dire que je connais son œuvre de l’intérieur.
Dès mes
premiers contacts auditifs, en dehors de l’émotion que me donnait cette
musique, de la manière dont elle stimulait mon imagination, j’ai été frappé,
étonné et même parfois choqué par certaines sonorités, certains gestes :
ainsi des explosions cataclysmiques, des ruptures abruptes, des répétitions
forcenées, des attentes haletantes. |
Fayard,
sept. 2016
439 pages, 23 € |
Les
interrogations que suscitait en moi le flux beethovénien qui n’avait rien
d’un long fleuve tranquille m’ont conduit très tôt à examiner de plus près
ce qui se passait dans cette musique.
Peu à
peu, j’ai découvert la manière dont le discours s’organisait, sa conduite,
sa forme, son architecture et je suis allé d’éblouissement en éblouissement,
admirant toujours plus le cerveau et le cœur de cet homme qui avait
construit de pareils édifices sonores, de telles cathédrales de temps ; qui
avait inventé un langage à la fois aussi complexe et aussi parlant, aussi
inattendu et aussi prégnant.
Parallèlement à mon cheminement d’instrumentiste dans son œuvre, notamment
ses sonates pour piano et violon, ses trios et ses quatuors à cordes,
j’ai ressenti le besoin de parler de cette musique pour faire partager à mes
amis et condisciples puis tout simplement à autrui, l’amour que j’avais
pour elle car je pensais que le don qui m’avait été fait de pouvoir, d’une
certaine manière, en comprendre la « vérité » m’obligeait. J’ai donc
écrit des articles, fait des conférences, rédigé une copieuse thèse d’État
Beethoven et la modernité en trois volumes pour un total de 1827
pages (1993). Ensuite, après une étude détaillée de ses seize quatuors et de
la Grande Fugue (700 pages consacrées à Beethoven dans le volume 1 de
mon Histoire du Quatuor) et un rapide survol de ce cycle dans un
petit guide d’écoute de 55 pages, je viens de faire paraître Le Génie de
Beethoven qui reprend les principales idées de ma thèse en la
condensant. Je l’ai dépouillée aussi de ses longues analyses qui avaient été
utiles pour étayer les interprétations et dont le livre ne donne que le
résultat en se focalisant sur une recherche du sens ou de ce que qu’Adorno
appelle « le contenu de vérité ».
Le
Génie de Beethoven reprend donc l’idée des trois catégories
sur lesquelles était fondée ma thèse, l’espace, le temps, l’énergie que
j’ai examinées dans ce livre avec, comme concept directeur, l’idée de
génie. Les dites catégories y sont explorées dans un autre ordre –
l’énergie, l’espace, le temps –, afin de commencer par la qualité la plus
reconnue, Beethoven étant en effet souvent considéré, avant tout, comme un
compositeur de l’énergie.
Les trois
parties centrales du livre sont entourées par une double introduction et une
double conclusion si bien que son architecture est en sept « mouvements »
d’ampleurs inégales en hommage secret au 14e Quatuor opus 131 :
1-
Préambule, trois pages où s’expriment mes motivations
2-
Beethoven et la question du génie qui examine le génie à travers ses
fruits et Beethoven, « Penseur et poète en sons », dans sa démarche et son
exigence de construction du chef-d’œuvre.
3-
L’Énergie définie sous ses deux espèces d’énergie extériorisée et
d’énergie intériorisée et déclinées en différentes classes esthétiques.
4-
L’Espace considéré comme le lieu de l’exécution musicale mais surtout
comme l’espace imaginaire que détermine le déploiement de la musique entre
le haut et le bas (l’aigu et le grave), la densité sonore depuis les
silences jusqu’aux accords les plus massifs.
5- Le
Temps, matière propre à la musique et que Beethoven soustrait à sa
linéarité traditionnelle avec des manipulations de tempo et une esthétique
de la répétition, depuis la répétition brute pulsionnelle à la répétition
variée la plus sophistiquée.
6-
Beethoven et les autres qui s’interroge sur le rapport de Beethoven
avec ses grands prédécesseurs – Bach, Haydn, Mozart –, ses successeurs,
mais aussi le public dans sa réception du message esthétique et spirituel de
Beethoven.
7-
Muss es sein? Le faut-il ?), quatre pages qui montrent l’inquiétude de
Beethoven, dont la quête de la joie n’aboutit qu’aux limites du tragique et
au-delà de lui, sens qu’il faut attacher à sa devise Durch Leiden Freude
(non pas la « joie par la souffrance », mais « la joie au-delà de la
souffrance »).
Le
livre est muni d’un glossaire pour les quelques termes techniques qui
émaillent les commentaires d’œuvre dans les trois parties centrales, d’un
index
des œuvres dont vous trouverez en cliquant sur ce
mot une refonte qui permet de distinguer les simples mentions d’œuvres de
leurs commentaires (occurrences signalées en caractères gras). Dans ces
mêmes parties centrales, le repérage des extraits étudiés est facilité non
seulement par des numéros de mesures pour ceux qui ont accès aux partitions
mais aussi par des minutages relevés dans des versions
discographiques de référence qui permettent à tout un chacun de lire en
pénétrant auditivement dans les œuvres. Une
table des matières, plus
détaillée que celle du livre, peut en faciliter la lecture. Certaines
erreurs et
coquilles
sont également signalées.
Ainsi ce
livre ambitionne-t-il une double fonction d’essai sur l’esthétique des
œuvres et de guide d’écoute.
Au sens de « concepts de vaste compréhension sous lesquels on range les
idées et les faits » (Paul Foulquié, Dictionnaire de la langue
philosophique, PUF, 1962). |
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